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L’acte de partir n’est pas simplement un déplacement dans l’espace.
C’est une déconstruction des frontières, une évasion de l’habitude.
Cependant, le désir de partir est toujours rattaché et superposé à quelque chose.
Savoir quand partir est peut-être la forme la plus paisible de sagesse.
Mais je ne pouvais pas partir.
Partir n’était pas une option pour moi.
Ce qui restait alors, c’était seulement de rester.
Rester, est-ce une attente impuissante ou une attente secrète envers
quelque chose que l’on espère voir perdurer ?
Je me suis débattu dans l’écart entre les deux.
C’était les débris du temps et des traces qui m’encerclaient peu à peu.
Tous les mouvements que je croyais être du “changement”
étaient comme des luttes dans des sables mouvants, une succession de
formes insaisissables.
Enlacer ce qui ne peut pas changer.
Abandonner l’illusion du changement.
C’est à ce moment-là, enfin,
que je ne progressais pas, que je ne partais pas,
mais que je faisais face à l’option de m’arrêter.
Rester, est-ce une résistance ou une soumission ?
Ou bien un long intervalle où se cache une nouvelle possibilité ?
Je me pose la question, et je reste dans cette interrogation.